•  

    5 - Reflet

     

    Elle marche, seule. Lentement, elle met un pied devant l’autre, avance sans vraiment savoir où elle va. Mais quand bien même, elle y va. Dans cette rue bondée où personne ne semble vraiment la voir, elle laisse ses pas la guider vers un endroit qu’elle espère meilleur. Une terre où elle pourrait enfin trouver un peu de paix et de bonheur. Car son cœur étouffe dans ce monde si cruel où les gens se regardent sans se voir, où tout est faux et contrefait. Elle cherche simplement un peu de vérité, un mince espoir qui lui permettrait encore d’avancer.

    Ses yeux balaient le ciel à la recherche d’un rayon de soleil, mais ils ne rencontrent que des nuages qui bougent lentement. Bien trop lentement. Alors, baissant les yeux, elle se met à observer les visages autour d’elle, voulant seulement capter un unique regard dans lequel brillerait une infime lueur de sincérité et d’amour. Pourtant, tout ce qu’elle voit, ce sont des yeux des yeux vides, et aussi gris que le ciel. Ces yeux n’essaient pas de croiser les siens, bien au contraire. Ils semblent à peine la remarquer, comme si elle n’était qu’un vulgaire obstacle entre eux et l’endroit où ils voudraient se poser. Quelque part, c’est peut-être vrai. Peut-être n’est-elle qu’un gêneuse un peu trop naïve pour encore essayer de trouver un sens à sa misérable existence ? Car oui, tous ces gens autour d’elle semble avoir abandonné la quête d’une quelconque raison à leur présence sur cette terre. Alors pour compenser, ils essaient de marcher plus, plus vite. Mais à quoi bon, s’ils ne savent même pas où ils vont et pourquoi ? Elle les trouve bien absurdes, les méprise, toutes ces personnes. Elles se donnent l’illusion d’une vie belle et heureuse, alors qu’elle est en fait creuse et vide de sens. N’ont-ils aucun rêve, aucun espoir ? Veulent-ils simplement continuer d’avancer vers une destination inconnue dont ils ne cherchent même pas à savoir à quoi elle ressemble ? Ils tentent d’y arriver le plus vite possible, mais pour quoi faire au fond ? 
    Elle se sent différente de tous ces êtres-là. Car ses pas sont lents, et son regard attentif. Elle n’essaie pas de fermer les yeux devant la misère des autres, comme tous les font. Non, elle l’affronte, même si cela lui fait mal, et aide ceux qui sont tombés à se relever, quand bien même cela lui coûte des efforts. Elle ne se donne pas l’illusion qu’un jour viendra où, comme par magie, on lui donnera toutes les réponses à des questions qu’elle n’a même pas osé se poser. Elle creuse pour savoir tout ça, elle veut mériter ses réponses. Noircir ses ongles de la terre qu’elle a ôtée de son chemin parce qu’elle l’empêchait de voir la vérité du monde. Et elle sait au plus profond de son cœur qu’elle continuera de creuser jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite, que ses yeux scruteront tous ceux qu’ils rencontreront jusqu’à ce qu’ils trouvent le bon. Celui qui saura lui apporter des réponses.
    Soudain, elle se fige. Devant elle se trouvent deux petits yeux pleins de vie, de couleur, et d’espérance. Elle s’en rapproche le plus près possible, de peur que ce ne soit qu’un rêve ou une illusion. Mais non, ils sont bien là. Un mince sourire étire ses lèvres. Sa lutte est terminée. Une larme de soulagement s’échappe de ses propres yeux si fatigués d’avoir cherché pendant si longtemps. Et elle remarque qu’une larme semblable nait au creux de ces yeux voisins. Eux aussi doivent être fatigués. Doucement, elle tend la main. Elle n’est qu’à quelques millimètres du remède qu’elle cherche depuis de si longues années. Mais tout ce que ses minces doigts rencontrent, c’est une surface gelée et lisse. Un sanglot se coince dans sa gorge.
    Ce n’est que son reflet.

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  • Chapitre 5

     

    Chapitre 5 : Plus collant, tu meurs...



     

    Ce jour-là, lorsque Jess ouvrit les yeux, il faisait encore nuit. La jeune fille devina qu'il devait être à peu près cinq heures du matin étant donné qu'elle s'était endormie vers deux heures. Trois heures de sommeil en une nuit. Génial. L'adolescente savait déjà que ses yeux seraient marqués de larges cernes noirs le lendemain. Enfin, le lendemain qui était en réalité dans quelques heures. Mais Jess avait tout de même l'impression d'être hier. Toutes ces émotions qui l'avaient envahie lorsqu'elle avait découvert le sinistre passé de Jacob, et toutes les émotions qu'elle avait vues passer sur le visage de Margaux étaient encore en elle.  

    Oui, la Margaux qui n'avait jamais l'air affecté par quoi que soit, la Margaux qui restait toujours de marbre quelle que soit la situation. Cette Margaux avait alors ressemblé à une flûte de cristal au bord d'un immense gouffre. Prête à se briser au moindre geste brusque. Il n'y avait eu qu'une seule et unique fois où Jess avait son amie dans cet état, et elle préférait ne pas y repenser tant ce jour avait été étrange. Dans le mauvais sens du terme bien sûr. En un sens c'était ce qui les avait rapprochées mais cela avait tout de même été bien triste.
    Ce fut à cet instant précis que Jess fut sortie de ses pensées par un bruit provenant de la cuisine. En entendant ces bruits, sa gorge se serra. Elle savait parfaitement ce qui se passait. Alors, s'armant de son plus beau sourire malgré les larmes qui menaçaient de passer le fine barrière de ses cils, la jeune fille sortit de sa chambre et partit en direction de la grande cuisine de la maison, pour y découvrir sa mère, des cachets et un verre d'eau à la main. Évidemment. C'était comme à chaque fois. Aussi, même lorsque la femme aperçut sa fille entrer dans la pièce, elle n'interrompit son geste qu'un millième de secondes, avant de le reprendre. Encore quelques secondes, et le cachet serait entré dans son organisme, comme tant d'autres gélules auparavant. Mais Jess s'avança d'un geste rapide et prit les pilules dans sa main.
    -" Maman, dit-elle avec le sourire, il faudrait vraiment que tu songes à arrêter de te droguer comme ça. Ce n'est pas parce que tu ne te sens pas bien dans ta vie que tu as besoin de prendre ça. Je suis là, et papa aussi. Alors penses-y."
    Et sans que sa génitrice ait pu faire autre chose que lui jeter un regard vitreux, Jess sortit de la cuisine et retourna dans sa chambre, jetant au passage les quatre cachets dérobés à sa mère dans la cheminée, au milieu des cendres noires et froides, là où personne ne pourrait les retrouver. Et la jeune fille se laisser happer à nouveau dans le tourbillon noir et épais du sommeil qu'elle venait de quitter quelques minutes plus tôt.

    Margaux sentit quelque chose de doux lui caresser la joue, comme un rayon de soleil. C'était tiède et réconfortant. La jeune fille soupira de bonheur en songeant que c'était bien la première fois de sa vie qu'on la réveillait si agréablement. Elle ouvrit doucement les yeux, une forte sensation de bien être l'emplissant de la tête aux pieds. Sensation qui disparut instantanément lorsqu'elle découvrit ce qui lui caressait la joue. Enfin, plutôt qui lui caressait la joue. Paul. Encore et toujours ce crétin de Paul. Et pourquoi était-il entré dans sa chambre ? Et surtout comment ? La fenêtre était fermée, ce qui signifiait que le jeune homme avait pénétré dans sa demeure par la porte, et donc que quelqu'un l'avait laissé rentrer. Une seule personne était capable d'une telle infamie dans le cercle familial de Margaux. Merci Jonas.
    -" Bonjour ma marguerite, lui dit Paul d'une voix niaise. Tu as bien dormi ? J'ai dû obséder tes pensées, comme chaque nuit...
    - Bien sûr Paul, je rêve de toi chaque nuit, tu le sais bien, lui répondit l'adolescente sur le même ton.
    - Ah bon ? s'étonna naïvement le garçon.
    - Oui, chaque nuit je rêve que tu disparais mystérieusement de la surface de la Terre, mais tu sais quoi ? À chaque fois tu es encore là, c'est bien dommage, railla-t-elle. Bon, tu peux m'expliquer ce que tu fais chez moi sans mon autorisation dès sept heures du matin alors qu'en plus on a cours ?
    - Je voulais être tout contre toi dès le matin ma violette, et ton frère m'a laissé entrer. Il m'a demandé si j'étais "le crétin d'hier soir", et c'est curieux mais j'ai tout de suite que c'était moi, je ne sais pas pourquoi. Une intuition sûrement.
    Voilà, le pressentiment de Margaux s'était confirmé. Les deux garçons qui l'agaçaient le plus s'étaient alliés pour l'énerver encore un peu plus. Et le pire dans tout ça, c'était que Paul lui donnait des noms de fleurs. Cela lui donnait littéralement envie de vomir.
    - Alors, premièrement Paul, commença la jeune femme en sortant péniblement de son lit, tu vas arrêter de m'appeler ma marguerite et ma violette sinon je t'en colle une, et deuxièmement tu vas devoir sortir de ma chambre parce qu'il faut que je m'habille. Oh, et ne reviens jamais ici, c'est compris ?
    - Oh, c'est dommage, j'aurais bien voulu te voir t'habiller, je suis sûr que c'est un spectacle très divertissant, répliqua le jeune homme. Mais puisque c'est là ta volonté ma princesse, je m'en vais.
    Margaux soupira de soulagement alors que Paul allait franchir la porte, mais ce dernier s'arrêta subitement et lança :
    - Et j'ai oublié de te dire que la marque d'oreiller sur la joue, c'est super sexy ..."
    Et il sortit de la pièce en ricanant.
    Lorsqu'elle fut bien sûre que le parasite était parti, Margaux se frotta furieusement les joues en grommelant.
    -" Plus collant, tu meurs !"
    Puis elle entreprit de s'habiller. Mais lorsqu'elle eut ôté son bas de pyjama, une douleur à la tête la lança violemment. La jeune fille se sentit tomber et tenta en vain de s'accrocher à quelque chose pour ne pas s'écraser sur le sol. Mais elle ne sentit rien. Aucun choc. Tout fut noir avant même qu'elle ne sente le parquet de sa chambre contre sa peau...

     


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  • Chapitre 4

     

    CHAPITRE 4 : Plus crétin, tu meurs...

     

    Jacob avait les yeux rivés sur la photo que brandissait l’inspecteur. Ce n’était pas possible. Comment cela avait-il pu arriver ? Il était porté disparu depuis sept ans. Mais qu’avait-il fait durant ces sept années ? C’était trop pour lui… Une douleur insoutenable lui comprima les poumons, puis tout fut noir à nouveau…

     

    ***

     Encore une fois, il rêvait. Et tout était toujours blanc. Elle était encore là, allongée, les yeux clos, ses cheveux blond vénitien encadrant son visage aux traits fins. Une larme roula encore une fois sur sa joue et alla s’écraser dans le paysage immaculé. Jacob s’avança prudemment vers elle et s’agenouilla à ses côtés. Cette fille lui faisait penser à un ange endormi, et la voir pleurer le bouleversait, sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Le jeune homme sentait que la réponse était là, quelque part au fond de lui, mais il ne parvenait pas à l’atteindre. Pas encore. Il lui effleura la joue et, instantanément, elle se redressa en sursaut et lui jeta un regard paniqué :
    -« N’aie pas peur, murmura-t-il d’une voix qui se voulait rassurante.
    La jeune femme lui répondit par un petit gémissement étouffé, mais cette fois-ci, elle ne recula pas. Lentement, elle leva ses yeux, jusque-là fixés sur le sol, vers Jacob. Ce dernier fit un petit sourire, puis se sentit faiblir. Et il eut à peine le temps d’entendre l’inconnue lui murmurer :
    - À bientôt… »
    Du blanc. Il était encore dans du blanc. Mais cette fois-ci, le jeune homme le savait, il se trouvait dans sa chambre d’hôpital, Jess assoupie à ses côtés. Jacob soupira de bonheur car, pour une fois, la jeune fille ne hurlait pas dès son réveil, ce qui lui fit un bien fou aux tympans. 

    Pour une fois, il put l'observer bien en détail, puisqu'elle ne sautait pas partout. Elle était, comme à son habitude, très maquillée, mais le jeune homme ne doutait pas que même sans maquillage elle demeurait très belle. Ses traits étaient fins et harmonieux et son visage quelque peu enfantin. Elle avait des joues roses et un peu rondes ainsi que des fossettes à chaque coin de sa bouche rose couverte de gloss. La jeune femme avait l'air de dormir profondément, assise au bord du lit, sa tête reposant sur ses bras. Une jeune fille endormie dans une infinité de blanc... Cela lui rappelait quelque chose, mais il ne savait pas exactement quoi. Les mots qui lui venaient à l'esprit étaient "vénitien" et "elle". Encore "elle"... tout cela était curieux. Mais Jacob n'avait pas la tête à réfléchir pour le moment, alors il s'allongea, ferma ses yeux et, encore une fois, le blanc laissa place au noir.

     ***

    Margaux était à moitié assoupie devant la télévision, un pot de glace aux brownies à la main. Elle jeta un regard vers la pendule. 1h15. Il aurait fallu qu'elle aille se coucher, et pourtant elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Chaque fois que ses yeux se fermaient, l'image de Martin Hunebelle l'assaillait de tous côtés. Tout ceci était bien trop sombre... Des meurtres, des disparitions, de l'amnésie. La jeune fille songea avec humour que ce scénario ressemblait énormément à la série télévisée qu'elle était à moitié en train de regarder en ce moment même. Sauf que tout ce qui se passait en ce moment se déroulait dans la vie réelle. Et le pire dans tout cela, c'était qu'elle n'était pas au bout de ses surprises, même si elle l'ignorait encore pour le moment.
    Le cours de ses pensées fut interrompu par la venue de son grand frère dans son espace vital. Jonas, car c'était le nom du grand frère en question, repoussa sans ménagement les pieds de sa petite soeur et s'affala à ses côtés sur le canapé rouge bordeaux de leur salon.
    -" Alors, toujours debout petite soeurette ? demanda-t-il.
    - Non, comme tu peux le constater, je dors à poings fermés dans mon lit", lui répondit Margaux avec ironie.
    Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas Jonas. Et puis, quelque part, elle était obligée d'éprouver un peu d'affection pour lui puisque c'était son frère. Mais parfois il l'agaçait. Elle se demandait comment ils pouvaient être si différents alors qu'ils étaient, normalement, issus des mêmes parents. Leurs différences n'étaient pas au niveau du physique, non, sur ce point là, ils étaient presque identiques, si ce n'est que l'un était un homme et l'autre une femme. Ils avaient les mêmes cheveux bruns et lisses, les mêmes yeux bleus et les mêmes traits du visage. Mais c'était plutôt question caractère qu'on aurait dit deux personnes totalement différentes. Si Margaux était réservée, triste, parfois même un peu blasée et plutôt poète, son frère était très terre à terre, n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait et était très sociable. La jeune fille ne l'enviait pas, puisqu'elle savait très bien qu'il était impossible pour elle de devenir comme Jonas. D'ailleurs elle n'en avait pas spécialement envie. Mais, du fait de leurs différences, un espace s'était créé entre eux. Ce qui l'énervait profondément. Elle aurait peut-être pu être un peu plus gentille avec lui, mais elle était comme ça. C'était dans son caractère d'envoyer paître les gens qui commençaient à la percer à jour, qui pouvaient voir à travers sa carapace de silence. 
    -" Haha, très drôle Margaux, rétorqua-t-il. Bon, tu me passes un peu de glace ?
    - Mouais, tiens ! "
    D'un geste mou, la jeune fille lui jeta le pot de crème glacé, déposant au passage quelques tâches de chocolat brunâtres sur le canapé.
    -" Merci, dit Jonas. Papa va râler pour les tâches par contre ...
    - M'en fiche", le coupa sa soeur en fixant de nouveau son attention sur la télévision.
    Mais la jeune fille ne put suivre la série policière que quelques instants, puisque son portable se mit à vibrer dans la poche de son sweat gris. Tout en râlant, Margaux décrocha et se leva de son cocon pour aller s'isoler dans la cuisine. Elle n'aimait pas que quelqu'un se mêle de sa vie privée, même Jonas. Enfin, surtout Jonas en fait. 
    -" Allô ? fit-elle d'une voix fatiguée.
    - Salut chérie, lui répondit une voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille.
    Son sang se glaça. Paul. Comment diable Paul avait-il pu avoir son numéro, et surtout, pourquoi l'appelait-t-il ?! Et qui plus est à plus d'une heure du matin ?
    - Tu as deux secondes espèce de crétin, avant que je ne te raccroche au nez.
    - Je voulais juste te parler de ton petit copain amnésique, là. Jacob, je crois. Enfin... Martin devrais-je dire.
    - Comment es-tu au courant de ça sale parasite ?
    - Et bien figure toi que l'inspecteur en charge de cette affaire, c'est mon père ! Et il m'a parlé d'une gamine brune aux yeux bleus qui n'arrêtait pas de lui lancer des remarques désobligeantes. J'ai tout de suite su que c'était toi. Après tout, il n'y a que toi pour faire cet effet là aux gens, et je sais de quoi je parle.
    Voilà qui expliquait tout. C'était pour cette raison que l'inspecteur Durand lui avait paru antipathique dès la première secondes où elle l'avait aperçu. Il avait la même tête que son idiot de fils, dont elle voyait d'ici le petit sourire en coin lorsqu'il lui avait annoncé la nouvelle.
    - Bon, c'est pas qu'il est une heure et demie du matin et que tu me soules mais j'ai autre chose à faire alors ciao, crétin."
    Et sur ces mots, elle coupa la communication d'un geste rageur. Elle fit volte face pour retourner dans le canapé lorsque son frère apparut sur le seuil de la porte de la pièce.
    -" C'était qui ? demanda-t-il. Un crétin ?
    - Ah ça, plus crétin tu meurs... Enfin bon, occupe-toi de tes affaires Jonas, moi je vais me coucher. Bonne nuit."
    Et elle monta dans sa chambre où elle trouva enfin le sommeil.


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  • Chapitre 2 ( Partie 1 )

     

    ( Musiiiiiiiiiiique : http://www.youtube.com/watch?v=FlsBObg-1BQ )

    Lucas avait hâte que la nuit tombe pour pouvoir aller voir Milly à la Colline aux Étoiles. Dès qu’il aperçut les derniers rayons du soleil s’éteindre au bout de l’horizon, il sortit de son petit appartement froid en courant. Curieusement, depuis qu’il avait rencontré cette fille, il avait un peu plus chaud. L’étincelle de bonheur qu’il avait ressentie lorsque son regard avait croisé celui de Milly pour la première fois ne s’éteignait pas et le réchauffait jusqu’au plus profond de son cœur. Dans la nuit perpétuelle qu’était son existence, il pouvait maintenant voir les contours du monde se dessiner autour de lui. Pour la première fois depuis une éternité, il se sentait vivant, enfin presque.

    Lorsqu’il arriva à destination, le garçon s’assit sur l’herbe tendre, juste là où il avait rencontré Milly la veille, et prit une grande inspiration. De l’air glacé s’engouffra dans ses narines et il frissonna. Les premières étoiles pointaient le bout de leur nez dans le ciel noir. D’abord une, puis deux, puis des milliers, puis des milliards. La voûte de diamants qu’il aimait tant était maintenant au dessus de ce monde. Il ne manquait plus que Milly. Rien qu’en fermant les yeux, Lucas pouvait la voir, sentir son parfum, la chaleur de sa peau et de ses lèvres.

    Il attendit longtemps, très longtemps. Mais elle ne venait pas. Et il sentait que la petite étincelle en son cœur menaçait un peu plus de s’éteindre à chaque seconde qui s’écoulait sans elle à ses côtés. Certes, il avait les étoiles, mais Milly était comme… la Lune. Pas comme le Soleil. Lucas n’aimait pas le Soleil. Son éclat était bien trop puissant pour que ses yeux puissent le supporter. Le Soleil éclipsait la petite lumière qu’émettaient les étoiles dès qu’il commençait à apparaître. Le Soleil effaçait également la Lune, même si aujourd’hui, dans le ciel, il n’y avait ni Lune ni Soleil en vue. Il n’y avait même pas Milly… Peut-être la jeune fille avait-elle senti qu’il n’y avait pas de Lune aujourd’hui et ne venait pas. Toujours est-il que Lucas finit la nuit comme il l’avait commencée : sans la Lune et sans Milly. Seul avec les étoiles. Et sa petite étincelle s’éteignit.

    Le lendemain, Lucas retourna à la Colline aux Étoiles, mais avec beaucoup moins d’entrain que la veille. Pourtant, quelque chose lui disait qu’aujourd’hui, Milly viendrait. Peut-être était-ce parce qu’il y avait la Lune aux côtés des étoiles dans le ciel …

    Le garçon fit exactement la même chose que la veille : il s’assit toujours au même endroit, inspira une grande bouffée d’air gelé et frissonna de nouveau. Et alors que la voûte céleste commençait à illuminer doucement le ciel, elle apparut. Elle était toujours aussi belle et souriait comme deux jours auparavant : un sourire emplit de bonheur et de sincérité. La petite étincelle de son cœur se ralluma, et doubla même d’intensité. Elle s’assit auprès de Lucas, leva la tête vers les étoiles et posa, comme à son habitude, une question. Mais Lucas ne comprit pas tout de suite pourquoi elle la posait :

    -« Où est-on ? »

     


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  • 4 - Poupée de Chiffon

     

    Elle se sent délaissée, la petite poupée, au fond de ce grand placard. Cela fait si longtemps qu'elle est enfermée ici... elle en a perdu la notion du temps. Sa jolie robe, si rouge autrefois, n'a fait que perdre de son éclat, comme un coquelicot qui se fanerait car plus aucun rayon de soleil ne daigne venir l'éclairer. Ses longs cheveux bruns ressemblent désormais à des fils de tissus emmêlés, et les magnifiques boucles qui, autrefois, encadraient son visage, se sont détruites, comme alourdies par le poids de tout ce temps passé dans un noir irréel. Ses grands yeux bleus pétillaient jadis de bonheur, mais aujourd'hui, ils sont comme recouverts par un immense voile de tristesse. Ils aimaient tant regarder le soleil, ses jolis petits yeux. Mais cela fait une éternité qu'ils n'en ont pas eu le privilège.
    Bien sûr, elle sourit toujours, la jolie petite poupée. Mais son sourire sonne faux. Comme un vieux piano si usé qu'il ne pourrait plus jouer qu'une note sur deux. En surface, elle semble heureuse, mais au fond, son petit coeur de chiffon est déchiré par la solitude. Sa peau si lisse il y a des années, s'est écaillée. Elle est rugueuse, désormais. Ses pommettes ne sont plus rosies par le bonheur d'entendre les rires des enfants autour d'elle. D'ailleurs, cela fait si longtemps qu'elle n'a pas vu un enfant qu'elle ne sait même plus à quoi cela ressemble. Les rires qu'elle connaissait autrefois par coeur ne sont plus aujourd'hui qu'un mince écho qui se perd dans tout ce noir qui l'entoure. Elle a déjà oublié la couleur d'un rayon de soleil, et la sensation des mains d'enfants sur son mince corps fragile. Peu à peu, sa mémoire se vide pour laisser place à un immense noir qui, elle en est sure, finira par faire mourir son petit coeur de chiffon.


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  • 3 - Dernière Saison

     

    Quinze printemps, et déjà l'envie d'un hiver éternel. Ainsi est sa vie. Un schéma qui se répète sans cesse et qu'elle subit. "Dépression", lui disent les médecins. Voilà un mot bien court pour résumer toute cette douleur qu'elle endure chaque jour, tout ce que la vie ne lui offre que pour le lui reprendre une fois qu'elle s'y est attaché. S'en sortir ...? Elle ne sait plus ce que cela veut dire. Comment s'y prendre ? Sa vie n'est qu'une eau noire et glacée qui remplit son être jusqu'à la noyer. Elle sent le niveau de l'eau qui monte, qui monte en elle. Elle finira étouffée.
    "Hôpital", voilà l'échappatoire qu'on lui propose. Elle ne sait même plus quoi en penser. Là-bas ou ici, après tout, qu'est-ce que cela change ? Au final, la fin sera la même : l'hiver au bout du tunnel. Alors elle se laisse conduire jusqu'à ce paradis immaculé dans lequel elle est coupée du monde. Plus personne pour la juger, plus personne pour se demander ce qu'elle fait ici, avec ses yeux pâles et son corps si maigre. Ici, elle est seule, seule à l'automne de sa vie. Et au rythme de ses pleurs, les feuilles vermeilles tombent, piétinées en un crissement qui lui semble bien trop lointain...
    Pourtant une personne est là, dans le lit d'à côté. Elle aussi a les yeux pâles comme un ciel d'été sous les premiers rayons du soleil naissant à l'horizon. Elle aussi semble si maigre que son corps menace de se briser à chaque mouvement. Mais pourtant, elle sourit. "Mucoviscidose", voilà ce à quoi se résume sa vie. Et elle ne l'a pas choisi. Croquer la vie avant que l'hiver ne vienne en geler le fruit , voilà ce à quoi elle se raccroche pour partir sereinement. Mais, comment peut-elle encore sourire alors que le froid se rapproche inexorablement du bout de ses lèvres ? Comment peut-elle encore aimer la vie après toutes les épreuves qu'elle lui a fait subir ? " Il y a toujours pire que soi ", voilà ce qu'elle lui dit avec un grand sourire. Mais ses yeux pâlissent, son corps se brise. Elle s'en va rejoindre l'hiver. Et un jour, le lit est vide.
    Avec quinze printemps, pourquoi avoir envie d'un hiver éternel alors que l'on peut se laisser porter pas la douceur de l'été ?


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  • Chapitre 1 (Partie 2)

     

    CHAPITRE UN (PARTIE 2) : Je m’appelle Milly. Je m’appelle Lucas.

    ( Et encore musique : http://www.youtube.com/watch?v=1G4isv_Fylg )

    _ Qui es-tu ? 

    Une seule question innocente qui fut pourtant fatale. Il se referma comme une huitre alors que, quelques secondes auparavant, il se sentait prêt à ouvrir son cœur à une parfaite inconnue, sans vraiment savoir pourquoi. Avec son sourire sincère et empli d'innocence, elle lui avait tout de suite fait pensé à un ange tombé du ciel entre des plumes d'argent. Comme une étoile qui lui aurait fait l'honneur de descendre sur Terre pour le voir plus près. Mais c’était trop tard. Il ne pouvait pas lui répondre et il ne le pourrait jamais, du moins il le pensait. Même la beauté des grands yeux bleus de cette jeune fille n’arrivait pas à lui faire oublier qu’elle avait posé cette question. Alors il ne lui répondit pas. Mais elle garda son sourire si lumineux et émit même un petit rire qui surprit fortement son interlocuteur :

    _ Et bien, tu n’as pas l’air de quelqu’un de facile, toi ! dit-elle sans se décourager face à la timidité du garçon. Moi je m’appelle Milly. Quel âge as-tu ?

    _ J’ai dix-sept ans, répondit-il doucement.

    _ Ah bon ? Pourtant je ne t’ai jamais vu au lycée, c’est curieux …

    _ Je ne vais pas au lycée.

    _ Pourquoi ça ?

    _ Parce que le lycée sert à préparer sa vie future, et je n’ai ni vie, ni futur. Ni présent, d’ailleurs… ajouta-t-il mélancoliquement après une pause.

    _ Pourquoi dis-tu ça ? s’étonna Milly. Si tu es là, devant moi, c’est que tu existes. Tu as donc un présent et un futur et même une vie. Il y a bien des choses qui te définissent ? Des choses que tu aimes, des évènements marquants de ta vie, des gens que tu aimes plus que tout au monde ?

    Il ne répondit pas. Il trouvait ça stupide de répondre. Il ne comprenait même pas pourquoi cette fille restait là devant lui, pourtant, quelque chose en elle le poussait à parler, à répondre, à s’ouvrir. Il jeta un regard à ses amies les étoiles, puis dit d’un air absent :

    _ J’aime les étoiles, mes parents et ma sœur sont morts, je n’aime personne, sauf peut-être toi …

    Milly fut surprise par cette déclaration pour le moins étrange. Mais une fois de plus elle sourit et lui dit :

    _ Alors tu veux bien me dire ton nom ?

    _ Je m’appelle Lucas. 

    Elle ne dit rien, passa sa main dans ses cheveux si blonds et lui jeta un regard azur avant de lui déposer un léger baiser sur la joue. Puis elle s’en alla. Lucas croyait qu’elle allait partir comme ça, sans rien lui dire, mais juste avant de disparaître, elle lui fit un signe de la main et cria :

    _ Moi aussi il se pourrait que je t’aime bien … Lucas. 

    Milly avait murmuré ce dernier mot comme s’il était un secret inavouable. Même si elle n’avait parlé avec lui qu’une dizaine de minutes, elle sentait quelque chose de magique en ce garçon. Lucas… Il était beau comme un dieu sous les étoiles. De beaux cheveux noirs et des yeux qui semblaient avoir vu beaucoup de choses qu'ils n'auraient pas dû voir, des habits sombres et un regard au dessus de tout ce qu’on pouvait percevoir en ce monde. Il était effectivement comme une vitre en verre. Une vitre de verre dans laquelle on peut se regarder, bien que le reflet qu’elle nous renvoie soit un peu plus pâle et effacé que la réalité. Une vitre de verre qui arrête la pluie mais laisse passer le soleil et ses rayons dorés. A ce moment précis, Milly décida qu'elle serait les rayons de soleil qui viendraient réchauffer le cœur de ce garçon étrange.


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  • Chapitre 1 (Partie 1)

     

    CHAPITRE UN (PARTIE 1) : Qui es-tu ?

    ( Musique : http://www.youtube.com/watch?v=lWA2pjMjpBs&noredirect=1 )

    "Qui suis-je ... " ? Ce matin là, ce fut la première question qui fusa dans sa tête. Et le jeune homme réalisa avec horreur qu'il ne pouvait pas y répondre. Il avait bien un nom, un prénom, mais rien d'autre qui ne puisse le définir. Pas d'amis, pas de famille, pas de passions, pas de vie en somme. Il passait ses journées enfermées dans son petit appartement, vivant sur l'argent que ses parents lui avaient laissé avant de mourir, et ses nuits à regarder les étoiles. Ah, si, c'était la seule chose qui pouvait le définir : il adorait regarder les étoiles. Il aurait vraiment aimé être comme elles, capable d'illuminer la nuit de son rayon de lumière bleuté. Capable de sortir de l'ordinaire, de se faire remarquer. Ne pas marcher dans la rue sans que personne ne fasse attention à lui, ne lui adresse un seul regard. Il avait parfois l'impression d'être transparent comme une vitre en verre. 
    Il remua ces pensées toute la journée. Puis, quand la nuit arriva, il sortit de chez lui et alla sur ce qu'il avait baptisé " La Colline aux Étoiles ". C'était le seul endroit où il pouvait respirer. Il se fichait complètement que personne ne le voie ici, puisqu'il n'y avait jamais personne pour le voir. Il était seul, et pour une fois, cela ne lui faisait pas mal de le réaliser. Mais cette fois-là, quelque chose, enfin, plutôt quelqu'un, vint troubler sa communion avec les étoiles là-haut dans le ciel.

    Au début, il ne la remarqua pas, il se contenta de continuer de fixer inlassablement les astres au dessus de sa tête. Alors elle vint s'asseoir juste à côté de lui. Le garçon sursauta et la fixa de son regard plus sombre que l'encre la plus noire. Il remarqua que le sien était d'ailleurs bleu azur, comme l'océan en plein soleil. Elle avait de longs cheveux blonds et ondulés, une peau très blanche parsemée de quelques tâches de rousseur, des lèvres roses et charnues et une silhouette très fine habillée d'une robe fluide bleue comme ses yeux.

    Mais le plus impressionnant fut ce qu'elle fit lorsqu'elle vit qu'il la dévisageait : elle lui sourit. Un sourire qui eut l'effet d'une petite étincelle de chaleur dans la nuit du jeune homme. Cet instant était empli de magie. Mais la phrase qu'elle prononça brisa toute l'atmosphère magique qui régnait :

    _ Qui es-tu ? 


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  • Introduction

     

    INTRODUCTION : Des flammes dans la nuit.

    Un peu d'musique : http://www.youtube.com/watch?v=3YxaaGgTQYM

    Il était seul, il avait froid. Et par dessus tout, il n'avait pas de raison de vivre. Enfin, pour être plus précis, de raison de survivre, puisqu'il ne vivait pas, il se contentait de survivre. Les plaisirs que la vie avait pu lui offrir étaient partis en fumée au fil du temps, balayés par les doutes et l'incertitude. Son existence n'était qu'une perpétuelle nuit noire et froide, sans aucune lumière pour y voir un peu plus clair.

    Du haut de ses dix-sept ans, tout lui paraissait flou, même sa propre raison de rester sur cette Terre. Il devait bien pouvoir servir à quelque chose, non ? Pour l'instant, la réponse à cette question était la seule chose qu'il savait évidente : Non. Un petit mot court et pourtant si cruel. Un refus, une négation de la vie, du droit qu'il avait d'exister.

    Avant que tout ça ne lui tombe dessus, il avait une famille aimante, une vie heureuse. Un jour, il y a bien trop longtemps déjà, il avait demandé à sa mère :

    _ Dis maman, si la vie avait un nom, ce serait quoi à ton avis ?

    La femme avait jeté un regard sur son mari et répondu sans hésiter:

    _ Ce serait "Amour", j'en suis sûre.

    Alors sans amour on ne pouvait pas vivre ? Si oui, sa fin était plus proche qu'il ne le croyait. Tout ce bonheur s'était noyé dans les ténèbres de cette nuit froide qui ne l'avait plus quittée depuis. Il suffirait pourtant d'une simple étincelle d'amour ou d'espoir pour l'en sortir, mais il attendait encore et toujours. Pourtant ce qui allait lui tomber dessus était bien plus qu'une petite étincelle. Ce seraient des flammes qui dévorent le froid et illuminent tout autour d'elles, l'incarnation même du mot "Amour".


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  • 2 - Mes Mots

     

    Toi qui dis être là pour moi, je voudrais t'adresser ces mots. Car, qu'ils soient justes ou complètement faux, ils sont mon ode au désespoir, la lumière à laquelle je tente désespérément de m'accrocher durant mes longues nuits de solitude. Comme l'étoile du berger pour ceux qui se sont perdus dans le noir, ces mots sont mon guide, la religion que je prêche à mes heures perdues, lorsque je ne parviens plus à chasser le goût amer des désillusions de ma bouche.
    Toi qui dis être là quand je ne vais pas bien, je voudrais te poser cette question : où étais-tu, toutes ces fois où j'ai eu besoin de toi, où la solitude et la nuit prenaient possession de mon être tout entier ? Où es-tu, alors que j'écris ces lignes, mes larmes trempant le papier, faisait baver l'encre avec laquelle j'ai tracé ces quelques mots pour me sauver ? Tu es loin, tu souris, entouré de chaleur. Tandis que moi, j'ai froid. Et j'aurais tant besoin de tes mains autour des miennes pour me réchauffer, me rassurer. Alors, où sont-elles, ces mains que tu m'avais promises, cette épaule que tu avais dit être prêt à m'offrir pour y laisser couler mes pleurs ? Tu m'avais dit que tu serais toujours là. Je t'ai attendu. Je ne t'attends plus. Et désormais, mes mots sont le seul remède que je m'autorise face à cette douleur dont tu avais dit être capable de me guérir.
    Toi qui dis me comprendre, je voudrais t'offrir ces quelques lignes. Tu dis pouvoir pénétrer mon coeur, lire dans mes maux. Je t'ai cru un jour. Maintenant, je sais bien que c'est faux, car les seuls, les seuls qui me comprennent réellement, ce sont mes mots. Mes mots, ceux que je voulais entendre franchir tes lèvres, je les écris désormais moi-même. Je n'ai plus besoin de toi pour les dire, simplement de ma plume pour les écrire. Ceci est ma lettre de libération. Va-t'en, je n'ai plus besoin de toi. Toutes ces heures où je t'ai attendu dans une ruelle sombre, je les laisse désormais derrière moi, je les efface. Elles me serviront plutôt a panser mes plaies de mes propres mains.
    Toi qui crois savoir me réconforter, ne t'y trompe pas. Jamais tu n'as su mesurer ma solitude. Et les mots pleins de maladresse que tu m'as tant de fois adressés, ces mots qui autrefois parvenaient presque toujours à faire naître un petit sourire au creux de mes lèvres, sonnent aujourd'hui vides et faux. Ces mots trompeurs, je les remplace maintenant par mes mots. Je n'attends plus rien de toi, ton tour est passé. Et peut-être qu'un jour tu te retourneras en te demandant où je suis partie. Mais à ce moment-là, je serai loin, très loin devant déjà. J'ai décidé de tracer ma route, je ne t'attends pas. Ma solitude et ma plume pour seules compagnes, je m'en vais. Je ne te dis pas au revoir, tu ne le mérites pas.
    Toi qui attends dans le froid, oui, toi, dis-moi... Est-ce que tu les comprends maintenant, mes mots ?

     


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