Toi qui dis être là pour moi, je voudrais t'adresser ces mots. Car, qu'ils soient justes ou complètement faux, ils sont mon ode au désespoir, la lumière à laquelle je tente désespérément de m'accrocher durant mes longues nuits de solitude. Comme l'étoile du berger pour ceux qui se sont perdus dans le noir, ces mots sont mon guide, la religion que je prêche à mes heures perdues, lorsque je ne parviens plus à chasser le goût amer des désillusions de ma bouche.
Toi qui dis être là quand je ne vais pas bien, je voudrais te poser cette question : où étais-tu, toutes ces fois où j'ai eu besoin de toi, où la solitude et la nuit prenaient possession de mon être tout entier ? Où es-tu, alors que j'écris ces lignes, mes larmes trempant le papier, faisait baver l'encre avec laquelle j'ai tracé ces quelques mots pour me sauver ? Tu es loin, tu souris, entouré de chaleur. Tandis que moi, j'ai froid. Et j'aurais tant besoin de tes mains autour des miennes pour me réchauffer, me rassurer. Alors, où sont-elles, ces mains que tu m'avais promises, cette épaule que tu avais dit être prêt à m'offrir pour y laisser couler mes pleurs ? Tu m'avais dit que tu serais toujours là. Je t'ai attendu. Je ne t'attends plus. Et désormais, mes mots sont le seul remède que je m'autorise face à cette douleur dont tu avais dit être capable de me guérir.
Toi qui dis me comprendre, je voudrais t'offrir ces quelques lignes. Tu dis pouvoir pénétrer mon coeur, lire dans mes maux. Je t'ai cru un jour. Maintenant, je sais bien que c'est faux, car les seuls, les seuls qui me comprennent réellement, ce sont mes mots. Mes mots, ceux que je voulais entendre franchir tes lèvres, je les écris désormais moi-même. Je n'ai plus besoin de toi pour les dire, simplement de ma plume pour les écrire. Ceci est ma lettre de libération. Va-t'en, je n'ai plus besoin de toi. Toutes ces heures où je t'ai attendu dans une ruelle sombre, je les laisse désormais derrière moi, je les efface. Elles me serviront plutôt a panser mes plaies de mes propres mains.
Toi qui crois savoir me réconforter, ne t'y trompe pas. Jamais tu n'as su mesurer ma solitude. Et les mots pleins de maladresse que tu m'as tant de fois adressés, ces mots qui autrefois parvenaient presque toujours à faire naître un petit sourire au creux de mes lèvres, sonnent aujourd'hui vides et faux. Ces mots trompeurs, je les remplace maintenant par mes mots. Je n'attends plus rien de toi, ton tour est passé. Et peut-être qu'un jour tu te retourneras en te demandant où je suis partie. Mais à ce moment-là, je serai loin, très loin devant déjà. J'ai décidé de tracer ma route, je ne t'attends pas. Ma solitude et ma plume pour seules compagnes, je m'en vais. Je ne te dis pas au revoir, tu ne le mérites pas.
Toi qui attends dans le froid, oui, toi, dis-moi... Est-ce que tu les comprends maintenant, mes mots ?
C'est un petit texte très fort. A travers ces quelques lignes on découvre une histoire, une relation, mais surtout, on ressent toute l'étendue de la solitude et des émotions de la personne qui écrit. Tu construis vraiment bien tes écris, ils sont fluides à lire ^^